mardi 21 avril 2015

La loi sur l'espionnage expliquée à ceux qui ont vécu la guerre froide, vraiment ?

J'ai lu l'article de Jean-Baptiste Favre :  http://blog.jbfavre.org/2015/04/07/loi-renseignement-expliquee-simplement/

 Encore un effort louable, mais vain à mon avis.

Je relèverai principalement deux erreurs simples :

À propos du principe de séparation des pouvoirs :

Je cite :
Vu comme ça, c’est propre, c’est carré, personne ne peut abuser du système.
C’est pas pour rien si ce principe a émergé comme fondement de toutes les démocraties occidentales.
Si le principe a été gardé, et on voit à quoi il a servi (semer une misère incroyable sur toute la planète) c'est qu'il ne dérangeait pas tellement les dirigeants - qui sont peu ou prou toujours les même - et surtout qu'il reste un principe dont il fait bien de se réclamer, mais ... jamais appliqué dans la réalité !

À propos du renseignement (euphémisme en novlange pour espionnage et surveillance)


Je cite :

Le renseignement est vital. Pour nos économies modernes encore plus. Il faut anticiper les menaces, quelques soient leurs formes (et elles sont nombreuses).
Pour justifier n'importe quoi, le plus simple, ça reste encore la peur, hein ? Les menaces nombreuses ! Et puis ce qui est bien, c'est que c'est réfléxif.
 1 - Le pays A menace le pays B ou semble le faire : qui va donc s'armer (rappellez vous : il faut anticiper !).
 2 - Le pays B voit A s'armer : il s'arme encore plus !
 3 - Retour au point 1.
Et sinon on pourrait aussi vivre en paix ? Ah non, désolé, ça on sait pas faire. On peut rajouter un point 2 et demi, par contre : le pays B voit un courant pacifiste dans sa population : il le surveille aussi.

Je suis assez d'accord avec les dérapages, etc. Mais il ne faut pas se tromper d'ennemi : le premier et le véritable ennemi d'un gouvernement, quel qu'il soit : c'est sa population.

Et quand vous voulez maitriser un ennemi : vous vous faîtes passer pour son ami. Parce que le peuple n'est pas qu'un ennemi : c'est aussi le troupeau à traire pour satisfaire ses délires de grandeur. Il faut donc qu'il soit en bonne santé, calme et obéissant. Et pour cela... vous connaissez la recette, elle est de Machiavel.

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